A découvrir / A lire cette semaine, le livre de Laurel BRAITMAN Chienne de vie. Troubles émotionnels et maladies de l’âme chez les animaux, aux éditions Autrement.

Ce livre est une enquête sur la folie animale auprès des multiples professionnels qui sont amenés à travailler avec des animaux : vétérinaires, scientifiques, éducateurs, mais aussi dresseurs ou dompteurs, gardiens de zoo, éleveurs, psychiatres en centres de réhabilitation pour les chiens de l’armée américaine, ou simples propriétaires anonymes.

Un chien qui ne cesse de se mordre la queue jusqu’au sang, un chat qui se lèche et provoque des plaies de léchage purulentes, un singe qui s’arrache les poils, un perroquet qui se déplume, un gorille qui refuse de s’intégrer au groupe et reste seul dans son coin…. Autant de comportements qui nous laissent souvent dans l’incapacité d’en dire quelque chose et encore plus d’y remédier.

Pourquoi certains comportements animaux nous échappent ? Pourquoi ces comportements existent ? Quelles en sont les causes ? Que pouvons-nous en dire ? Et que disent-ils de nous ?

A travers une enquête très fouillée, remplie de références (malheureusement en grande majorité en anglais) Laurel BAITMAN nous amène peu à peu à lâcher certaines de nos certitudes :

– on peut penser la folie animale sans être contraints de faire de l’anthropomorphisme,

– cette folie que l’on regarde, elle ressemble par bien des aspects, à celle qui touche les humains,

– parler de la santé mentale animale, c’est analyser les liens qui nous unissent aux animaux et aux autres êtres humains.

Ce livre est facile à lire, il est rempli d’exemples, d’anecdotes et c’est d’ailleurs la principale critique que nous lui ferons : ne pas arriver à sortir de l’anecdote. Il en ressort une impression de fouillis d’exemples et l’on ne sait plus trop bien dans quelle direction Laurel BAITMAN veut nous mener.

Mais cet ouvrage a l’immense mérite de poser la possibilité de penser la santé mentale des animaux et son corollaire, la folie. S’il ne faut pas tomber dans la psychologisation à tout prix, il n’en reste pas moins qu’ouvrir cette porte offre de nouvelles perspectives d’action.