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De nombreux propriétaires de chats  disent de leur chat « il ne joue pas », pourtant, lorsque je fais les visites à domicile, une fois posées les règles du jeu, aucun chat ne résiste !? Alors pourquoi lorsque vous essayez de jouer avec lui, ça ne marche pas !

Si votre chat fait la moue lorsque vous secouez mollement un bout de ficelle sous son nez, c’est parce que vous ne savez pas jouer avec lui. Car jouer, pour le chat, est un art, un art qui s’apprend, qui répond à des besoins, qui à des règles, des codes, des temps à respecter, des statistiques à mettre en oeuvre… bref, c’est un travail.

Alors, comment jouer avec son chat ?

 

Le jeu est une réponse à un besoin

Jouer, pour un chat, est avant tout une réponse à un besoin : manger. Le jeu est en effet la mise en scène, étape par étape, de l’activité de prédation dont le but ultime est de se nourrir. Une fois que l’on a compris ça, le jeu prend un aspect un peu différent et vous ne vous laisserez plus attraper la main comme avant.

La prédation, on en parle ?

La prédation – activités d’un organisme qui cherche à se nourrir d’un autre organisme – chez les carnivores est composée de plusieurs séquences plus ou moins prononcées et qui se terminent logiquement par l’ingestion de la proie.

Comprendre les séquences, leur ordre relatif, la fonction que chacune a pour le chasseur, c’est se donner les moyens de comprendre pourquoi un chat ne va pas jouer avec une personne et passer des heures à cette activité avec une autre.

La prédation, c’est d’abord le repérage de la proie (vous savez, ça c’est quand votre chat fait semblant de dormir mais qu’il ouvre les yeux au moindre bruit de mouche ou de papillon entré dans la pièce), puis l’affut (ça, c’est quand il se cache derrière les rideaux ou une porte à votre passage), la poursuite (quand il vous court après), la mise au ferme (quand il vous fait face et que vous n’avez plus nulle part où aller – du moins dans sa tête à lui), la capture (vous n’avez plus de mollet), la mise à mort (votre bras est en charpie), le déplacement de la proie jusqu’à un lieu plus sécurisé (c’est quand il vous fait rire en portant sa balle) et enfin, l’ingestion (il mord vigoureusement dans la balle, voire, va la déposer dans sa gamelle, et mange ses croquettes).

 

Tout ceci, c’est la prédation, c’est à dire ce qui occupe un chat de nombreuses heures lorsqu’il vit dehors, car c’est ce qui lui permet de survivre. Cela signifie que toutes ces séquences sont inscrites en lui, il doit les apprendre (c’est pour cela que les chatons jouent autant !), peaufiner sa technique, ses stratégies, renforcer son corps, mais sa mère ne lui a pas appris qu’il devait chasser..juste comment le faire.

La prédation est donc à la fois, une dépense physique, mentale et émotionnelle. Sachez qu’en moyenne, un chat attrape une proie sur 3. Certains sont meilleurs que d’autres, mais dans l’ensemble, un chat n’attrape pas à tous les coups – il faudra s’en souvenir lorsque l’on jouera avec lui.

 

Comment répondre à ce besoin à travers le jeu ?

 

Pour les chats d’appartement, jouer est donc primordial car c’est répondre à ce besoin inscrit en eux. Et avoir à manger en quantité suffisante ne suffit pas, car n’oubliez pas : manger la proie n’est que le résultat d’un long travail physique, mental et émotionnel. Les croquettes ne répondent qu’à la dernière étape, en oubliant toutes les précédentes !!

La règle d’or : si je veux combler les besoins de mon chat, je dois lui proposer des dépenses à la hauteur de ce qu’il ferait dans un jardin.

 

Dépense mentale

Prédater, c’est réfléchir. Arrêter donc de secouer une ficelle juste sous le museau de votre chat.. je ne connais pas de proie dans la nature qui danserait la samba juste sous les crocs d’un chat. Cela n’existe pas.

Vous devez éveiller sa curiosité, et transformer votre jouet en proie potentielle… une proie qui évite son prédateur. Ne pas vous laisser attraper au premier coup (rappelez vous : une proie sur trois seulement), user de stratégie d’évitement, de réflexion (certaines proies font la morte pour que le chat relâche son étreinte.. pour finalement se réveiller et s’enfuir), utiliser l’environnement pour vous cacher, voire gagner contre votre chat (mais pas trop souvent, au risque de diminuer son intérêt, voire de le dégouter).

En fonction du jouet que vous utilisez, soyez logique : si vous utilisez une canne à pèche avec une plume au bout.. vous être un oiseau. Et un oiseau, ça vole !. Si c’est du cuir, des froufrous ou des poils.. vous êtes un petit mammifère, vous courrez et sautez. Le chat n’est pas dupe, mais plus vous jouerez le jeu, plus votre chat y sera sensible.

 

Dépense physique

Prédater, c’est se dépenser sans compter mais pas à perte. Pour que cela ait du sens, le ratio « dépense/gain » doit être en la faveur du chat. S’il dépense plus d’énergie que ce que la proie pourra lui fournir une fois ingérée, il se ravisera.

Faire courir son chat pendant de longues minutes, sans lui donner l’ombre d’un succès ou même l’éventualité qu’il va réussir, c’est le meilleur moyen de lui donner envie d’arrêter.

De plus, faites attention à son état physique : les chats d’appartement n’ont pas un niveau d’endurance très élevé. Les vieux chats ont un coeur fragile. Et les chatons ne font pas attention à leur environnement au risque de se blesser avec des bonds démesurés (qui nous font rire, mais qui sont dangereux).

Dépense émotionnelle

Prédater, c’est avoir des pics émotionnels très forts. De nombreuses hormones sont au commandes afin de rendre le chat très réceptif aux signaux de la proie, capable de tenir une piste à fond de train. Enfin, l’explosion de la satisfaction de la capture est incomparable. L’apaisement qui s’en suit avec l’ingestion est tout bonnement zenifiante.

Jouer avec son chat, c’est tenter de lui procurer ces émotions. Ne pas le faire gagner trop facilement, rendre la tâche ardue – à la hauteur de chaque individu et de ses apprentissages et donc de ses progrès – et le laisser gagner, c’est lui donner une bonne dépense émotionnelle.

 

Chacun son chat !

Chaque chat a ses préférences et ses succès. Votre chat a forcément une ou deux séquences préférées : l’un va adorer la course poursuite et se désintéresser de la proie une fois attrapée ; un autre passera des heures caché (pense t’il), à l’affût derrière le fauteuil ; alors qu’un autre sera aux anges avec la proie entre ses pattes.

Trouver la séquence qui ravira votre chat, et proposez lui celle-ci le plus souvent. Car c’est cette activité qui le dépensera le plus et lui apportera une plus grande satisfaction.

De même, proposez lui une proie qui éveille son intérêt : plumes, poils, cuir, plastic.. soyez inventif !

 

En suivant le modèle de la prédation, il serait étonnant de ne pas voir un chat jusque là désintéressé par le jeu, s’animer et se transformer en lionne des savanes prêt à bondir sur une proie. Proposez lui des séquences de jeu régulièrement aux heures où il est éveillé. Et rangez le jouet une fois la partie terminée : rien de pire pur un chat que de se rendre compte qu’une proie animée jusque là soit devenue inerte et donc sans intérêt… à la prochaine partie de jeu, il ne lèvera même pas un oeil.

 

Dernier conseil : n’utilisez pas vos mains ou vos pieds pour jouer. Cela risque d’être douloureux pour vous et cela gâchera la partie pour votre chat. La seule règle à respecter pour votre chat devrait être de ne pas rater sa proie et non de faire attention à ne pas vous blesser ou ne pas casser un objet.

 

Maintenant que vous maitrisez les règles, n’hésitez plus : jouez avec votre chat !

 

 

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