Depuis de longues semaines, nous sommes confinés chez nous et dans un périmètre très restreint. Pour tous ceux et celles qui habitent en ville, les promenades de notre chien en sont considérablement chamboulées !
Il est bientôt question d’un dé-confinement, et nous allons pouvoir élargir à nouveau les zones de promenades canines. Mais après tout, si ce n’est pas la destination qui compte mais bien le chemin, alors nous pouvons changer notre manière de voir l’espace urbain et notre manière de l’utiliser.
Sans avoir de superbes montagnes face à nous ou de magnifiques chemins forestiers, il est malgré tout possible de nous échapper, en ville, et de faire découvrir de nouveaux endroits à nos chiens ! Même après le confinement !
Ici, je vais vous parler de nos escapades urbaines.
Côté humain – Des escapades urbaines à Bordeaux stimulantes
Qui n’a jamais découvert le nom de la rue à deux pas de chez soi ou encore appris presque par hasard qu’il y avait tel site remarquable juste à côté de son immeuble… simplement en répondant aux questions d’un touriste ? Habiter une ville comme Bordeaux aussi riche en passé qu’en modernité, c’est assurément prendre le parti de pouvoir se transformer en explorateur-trice en sortant de chez soi.
Le confinement aura permis de remettre un peu de curiosité dans mes déplacements. Je prends le temps de regarder, de lever le nez, d’aller dans des rues que je n’empruntais jamais et à des horaires peu usités.
Je découvre des lieux, des œuvres et des lumières vraiment incroyables.
Lors des promenades canines, bien sûr que l’on pense à son chien, mais en période de confinement, c’est bien aussi de penser à soi et de transformer cette sortie en moment agréable pour les deux. En parcourant le moindre mètre carré de ma zone autorisée de sortie, je peux rendre ces sorties en temps pour moi et satisfaire aussi mon besoin de curiosité et de dépense mentale. Modifier les horaires me permet de jouer sur les lumières et les sensations vécues.
La ville n’est pas la même à 8h – 12h ou 4h du matin. La lumière bien sûr mais également les sons, les bruits, les modes de présence des animaux urbains qui peuplent les rues. On ne se déplace pas pareil en fonction du contexte : nos pas résonnent à 4h du matin alors qu’ils s’oublient à midi.
J’ai pu découvrir des artistes de rue (notamment l’excellent A-Mo) et prendre le temps de profiter de certaines vues ou monuments.
Côté chien – Des temps de dépense mentale
J’ai des chiens plutôt méfiants de l’humain, voire carrément phobique pour Khan (podenco canario arrivé depuis seulement un an) et pour pouvoir leur proposer des sorties adaptées notamment en terme de dépense mentale et olfactive à la hauteur de la vie avant confinement, je dois changer nos habitudes : horaires, espaces, déplacements. Habitués à me suivre dans mes déplacements professionnels et donc à être souvent dehors dans des parcs ou en forêt, dès le début du confinement, j’ai essayé de leur proposer une intensité de stimulation équivalente avec des « outils » différents.
Changer les horaires de la balade canine
Puisque nous avons le temps d’aménager nos 24 heures comme bon nous semble, j’ai choisi de proposer à mes chiens des horaires complètement décalés : des sorties à 4h du matin ou à minuit par exemple, en évitant le plus possible les horaires de groupes où tout le monde sort, bloqué sur un rythme d’avant confinement (sorties du chien entre 12h et 14h puis à partir de 17h par exemple). Les impressions ne sont pas les mêmes et cela leur provoque des sensations différentes et un relatif bien-être de ne pas être sur le qui-vive (je pense à Khan notamment)
Partir à la découverte… de la rue d’à côté
Les chiens vivent dans un monde d’odeurs. C’est donc tout naturellement qu’en leur proposant de nouveaux lieux et espaces à découvrir on stimule leur dépense mentale et olfactive. Même la rue d’à côté devient un monde à découvrir si vous n’y avait jamais été !
Modifier le rythme de déplacement
Le temps, c’est un luxe. Certes nous sommes limités à 1h de sortie mais en 1 heure, on peut faire plein de découvertes. Surtout si on prend le temps et si on laisse le chien diriger la promenade. Il suit une odeur, laissons-le faire. Après tout, on n’a pas de rendez-vous qui nous attend ? Vous allez vous rendre compte au bout de quelques balades que votre chien va prendre son temps, être moins « feu-follet », moins excité et plus à l’écoute.
Et après ?
Personne ne sait comment nos animaux vont vivre le déconfinement. Beaucoup alertent les propriétaires de chiens ou de chats en avançant des problèmes d’anxiété de séparation, de l’hyper excitation, du stress de solitude… A vrai dire, la situation est tellement inédite que personne ne sait. Ce que l’éthologie nous apprend, c’est que nos animaux de compagnie ont une capacité d’adaptation hors normes. Alors je n’ai pas de conseil pour l’après confinement, je vais plutôt attendre et observer, écouter si pour certains quelque chose de problématique apparait.
En revanche, je pense que ce que nous apprenons de cette période, le temps que nous avons découvert, les espaces que nous avons investis, nous pouvons les garder et les préserver, même après.