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Lorsque l’on travaille en éducation bienveillante, la notion de bien être est centrale. Le bien-être, on le met à toutes les sauces : comme un objectif à atteindre, un filtre pour évaluer chaque situation, le curseur pour choisir les outils.. bref, le bien être est central, pivot, fondamental, un objet sans lequel rien ne peut être.

Cela signifie à tout le moins que l’on soit capable de savoir de quoi il retourne, de pouvoir le définir pour l’expliquer, le transmettre et enfin – surtout – que l’on sache ce qui n’en est pas ou qui s’en éloigne. 

Définition-s

Le bien-être, c’est une notion pas si vieille que ça dans l’histoire des animaux. D’abord mesurée à l’aune de l’état physique, puis physiologique, puis mental, la définition actuelle se fonde sur 3 pivots : le ressenti, d’un individu et le contexte dans lequel il se trouve :   

Le bien-être « est l’état physique et mental qui découle de la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux essentiels et de ses capacités à s’adapter à son milieu ».

Se pose alors très vite la question de l’évaluation de l’état ressenti par un individu. C’est en 1992 que le Farm Animal Welfare Council va énoncer 5 principes fondamentaux pour évaluer un état de bien-être. Ces 5 principes sont repris dans la définition du bien-être animal de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et font aujourd’hui référence dans le domaine.

Ce qui est intéressant c’est que ces « principes » sont énoncés comme les 5 libertés nécessaires pour être en état de bien-être. 

5 libertés

  • Ne pas souffrir de la faim ou de la soif – accès à de l’eau fraîche et à une nourriture adéquate assurant la bonne santé et la vigueur des animaux.
  • Ne pas souffrir d’inconfort – environnement approprié comportant des abris et une aire de repos confortable.
  • Ne pas souffrir de douleurs, de blessures ou de maladies – prévention ou diagnostic rapide et traitement.
  • Ne pas éprouver de peur ou de détresse – conditions d’élevage et pratiques n’induisant pas de souffrances psychologiques par exemple.
  • Pouvoir exprimer les comportements naturels propres à l’espèce – espace suffisant, environnement approprié aux besoins des animaux, et contact avec d’autres congénères.

Ne pas souffrir de la faim ou de la soif : ça, on sait faire, on sait mesurer, on sait y remédier

Ne pas souffrir d’inconfort : ça, avec le développement et la démocratisation des connaissances en éthologie canine ou féline aujourd’hui, on sait faire aussi. Le législateur en fixe même les règles.

Ne pas souffrir de douleurs, de blessures ou de maladies : la médecine vétérinaire se développe à une vitesse incroyable, la formation des vétérinaires inclut la gestion de la douleur et du stress. Il y a même des formations post formation initiale proposées pour apprendre à agir en s’adaptant à ce que « dit » l’animal au cours de sa maladie ou de sa prise en charge. 

Ne pas éprouver de peur ou de stress : on maitrise mieux la lecture des chiens et des chats, et il est de plus en plus admis que ce que vivent nos animaux domestiques de famille doit être le plus éloigné possible d’émotions négatives. C’est le coeur de toute démarche bienveillante. Et c’est en partie sur ce point que nous avons encore des progrès à faire. 

Pouvoir exprimer les comportements naturels propres à l’espèce : ça c’est plus compliqué car un certain nombre de comportements propres à l’espèce vont à l’encontre de nos impératifs quotidiens, de nos rythmes de vie ou tout simplement de nos attentes à l’égard de nos animaux. 

La question pour toute personne détenant un animal ou travaillant avec devient donc : comment répondre à ces impératifs « ne pas » pour assurer le bien-être ?

Ou pour le dire autrement :

comment améliorer le bien-être d’un chat ou d’un chien ? 

Pour nos chiens et nos chats, nous faisons déjà beaucoup, mais il y a sans doute un point sur lequel nous pouvons – nous devons – travailler : l’autonomie et la prise d’initiative. En anglais les éthologues appellent ça le « coping style » c’est à dire l’ensemble des processus mis en place par un individu pour gérer des situations de stress – pour rappel, en éthologie, le stress peut être négatif OU positif. En somme, lorsque l’on parle de coping style on parle de capacité d’action et de travail à résoudre des problèmes. 

S’il n’y a pas de problème à résoudre, il ne peut pas y avoir de coping style et donc pas de bien-être. 

Il n’y a qu’à voir les comportements stéréotypés des animaux sauvages en captivité qui n’ont rien à faire, rien à réfléchir, rien à penser … pour comprendre que l’absence de problème à résoudre est néfaste à tout individu. 

 

Améliorer le bien-être d’un chien ou d’un chat, cela passe par exemple par enrichir son environnement, lui proposer un accès à la nourriture plus compliqué, lui faire rencontrer des congénères, si cela lui plait, le rendre acteur de son environnement.

Cela nous oblige à réfléchir et à sortir d’une petite routine parfois agréable et rassurante, mais potentiellement ennuyeuse pour notre animal.

Alors, à vos cogitations !

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